samedi 11 juillet 2015

Raté

La démocratie bat de l'aile, un peu partout, même en Grèce et parfois chez nous...
Il y a quelques années un référendum sur la question de la constitution européenne avait suscité une réponse négative de la majorité des électeurs français... Le temps passe et les grands élus parlementaires, dignes représentants du peuple et issus de ses suffrages adopte le choix inverse avec le traité de Lisbonne.
Dimanche dernier près des deux tiers des grecs répondent non aux conditions austéritaires des financiers européens et du FMI... moins d'une semaine plus tard le chef de leur gouvernement qui avait appelé son peuple à voter non fait avaliser par les parlementaires de gauche et de droite unis dans le même élan les mesures condamnées par le peuple moins d'une semaine plus tôt.
Quelques parlementaires de gauche dont les communistes grecs ont refusé ce renversement d'orientation politique.

Courber l'échine en réclamant ce que l'adversaire peut consentir à donner n'a rien de "responsable".

En d'autres temps Daladier et Chamberlain étaient revenus de Munich en prétendant avoir sauvé la paix ou évité la guerre en sacrifiant la Tchécoslovaquie à l'appétit d'Hitler... C'était fin septembre 1938.

En proposant aux marionnettistes de la finance internationale de s'auto mutiler les grecs risquent fort de trouver des interlocuteurs compréhensifs qui vont malgré tout mégoter tel ou tel aspect du soutien demandé. Tsipras passe sous les fourches caudines des financiers du FMI et de la BCE qui sont tout aussi indépendants des pouvoirs politiques qu'ils les dominent de la même façon que les membres de la commission européenne qui ont oublié de tenir leur pouvoir d'un quelconque mandat populaire.
L'europe aujourd'hui livre son vrai visage de carcan capitaliste toujours plus dur aux faibles en préservant les privilège des puissances d'argent.

L'épisode grec est un nouveau symptôme du mal qui ronge la démocratie dans une Europe où les pouvoirs politiques répondent plus directement aux attentes du monde de la finance  qu'aux besoins des peuples.

Demain les grecs les plus pauvres le seront encore plus ; privatisation des ports, recul de l'âge de départ en retraite, augmentation de la TVA... N'est-il pas urgent d'exporter là-bas la belle réussite française des "Restos du coeur", Gracieusement bien sûr puisque notre président trouve que la retraite à 67 ans c'est bon pour les grecs, la TVA à 23%, etc.

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