C'est au début des années 70 que le principal syndicat des enseignants du premier degré - le Syndicat National des Instituteurs- dirigé majoritairement par le courant réformiste des socialistes, proposait son projet "d'école fondamentale" qui visait à l'élargissement de l'école au collège... Cette orientation cristallisait alors l'opposition des tendances à l'intérieur du syndicalisme enseignant dans le premier degré (courant UID majoritaire contre courants Unité et Action et Ecole Emancipée) comme dans la FEN (domination majoritaire du SNES dans le second degré avec la tendance Unité et Action).
C'est dans ce contexte de tensions interne que s'est concrétisée la scission de 1992 qui vit dans un premier temps les tendances minoritaires du SNI quitter le congrès d'Orléans pour fonder le SNUipp.
Avec l'exclusion du SNES (syndicat des professeurs du second degré) et du SNEP (syndicat des professeurs d'Education Physique) de la FEN, le Syndicat des Enseignants provoque l'éclatement et la création de la FSU (Fédération Syndicale Unitaire) face à l'UNSA constituant un nouveau pôle réformiste une fois débarrassée de ses courants plus revendicatifs exclus.
Cette orientation réformiste qui bradait les ambitions d'une éducation nationale au service du développement d'un enseignement de qualité au seul prétexte d'un contrôle syndical accessoire du pouvoir politique n'a guère séduit les professionnels du secteur qui se sont largement reconnus dans les orientations plus sainement revendicatives de la FSU.
Lorsque le pouvoir de droite remet sur la table le "socle commun" avec Fillon en 2005, c'est encore l'école à 2 vitesses qui pointe son nez. Il aura fallu à l'époque le passage calamiteux pour le pouvoir du référendum du 29 mai pour mettre bon nombre de mesures sous le tapis. Le numéro 2 du cabinet du ministre de l'éducation de l'époque, Gilles de Robien, était un certain Jean-Michel Blanquer.
Dans cette longue histoire des attaques portées à l'école, tout se passe comme si ce qui est tenté sans succès aujourd'hui ressort quelques années plus tard avec les mêmes inspirateurs, quelle que soit leur étiquette du moment.
A chaque tentative un petit pas est franchi, c'est autant que le suivant n'aura pas à faire !
L'appétit immodéré pour les neuro-sciences, la mode nouvelle du cocktail d'obéissance, d'ordre et d'autorité, bien des choses illustrent le mouvement "en marche arrière", tournant le dos à la liberté, à la responsabilité, à l'engagement citoyen pour le progrès social, le développement humain et la réappropriation du monde par les société qui le font.
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