mardi 22 octobre 2024

d'un siècle à l'autre

vue depuis l'Hôtel du Commerce
 

vue depuis les Pérelles


Puis vint le Marché Couvert...



vue depuis l'Hôtel du Commerce
et dans 100 ans ???


dimanche 8 octobre 2023

démo

"Quand on voit de près le suffrage universel et les gens qu'il nous donne, on a envie de mitrailler le peuple et de guillotiner ses représentants. Mais quand on voit de près les princes qu'il pourraient nous gouverner on devient tout simplement anarchiste."

Guy de Maupassant

mercredi 23 novembre 2022

Humeurs chagrines

L’actualité est dominée par trois thèmes récurrents, la guerre, la crise, l’ostracisme (la coupe du monde de foot coche les trois cases), et ce que l’on en dit a souvent le don de m’irriter avec si peu d’analyse et pléthore de commentaires creux quand ils ne sont pas perfides.

La guerre

Comme LA guerre en général, celle que Poutine fait à l’Ukraine est insupportable, et pourtant nous la supportons depuis bientôt un an avec la menace angoissante d’un embrasement général… et beaucoup la supportent en supporters en prenant justement parti pour l’agressé face à l’agresseur. Le tout dans un univers réduit au présent, aveugle à des causes qui ne peuvent appartenir qu’au passé et aveuglant l’avenir des peuples en les emprisonnant dans leurs angoisses…

Qu’en dit-on pour en faire penser quoi ? Le raccourci est permanent entre Poutine-Russie-exURSS… dans des discours manipulant la menace pesant sur « l’occident » dans des relents d’anticommunisme d’un autre temps. Tous ces commentateurs zélés auraient-ils oublié qu’à la fin du siècle dernier, après près de 50 ans de guerre froide, le « bloc soviétique » avait sombré dans une agonie qui n’avait guère à voir avec un communisme dont l’URSS avait bradé les principes sitôt après la mort de Lénine en 1924. Moins d’une décennie plus tard Staline avait mis en place un régime totalitaire en s’appuyant sur une oligarchie obéissante et il avait si bien fait le tri dans les cadres de l’armée que l’URSS n’était pas tout à fait prête pour s’engager dans le conflit quand, à l’Est, le pacte Germano-soviétique donnait quelques coudées franches à l’Allemagne nazie en sacrifiant la Pologne après qu’à l’ouest les négociateurs aussi bien Français qu’Anglais à Munich aient un an plus tôt, sacrifié la Tchécoslovaquie. Passé l’épisode tragique de la seconde Guerre Mondiale au terme de laquelle le slogan « Plus jamais ça » accompagnait un espoir de paix avec l’ONU, les alliés vainqueurs se sont retrouvés hantés par leurs vieux démons impérialistes en faisant de l’Allemagne le ring de leur affrontement de part et d’autre du mur fixant le front de la guerre froide tout en entretenant de plus chaudes partout autour de la planète dans les soubresauts de la décolonisation et dans l’extension de leurs zones d’influence.

Avec l’effondrement du Mur et du bloc de l’Est, le camp occidental a pu propager son modèle économique jusqu’en ex URSS, la braderie du bien public aux oligarques a parachevé la fin d’un régime à bout de souffle, épuisé par la course aux armements et la perversion de son idéal dans des régimes autoritaires. Ces « oligarques », en Russie comme en Ukraine, nouveaux Russes-nouveaux riches, apparatchiks de la nomenklatura de l'époque soviétique, cette petite centaine de milliardaires n’est pas très différente des 600 milliardaires chinois d’aujourd’hui... Proportionnellement à la population, c’est à peu près la même chose…

Pendant ce temps l’ONU, mise à mal depuis le conflit des Balkans passe aux oubliettes et c’est l’OTAN qui prend la main en agrégeant quelques vassaux à des Etats-Unis qui s’érigent en gendarmes du monde pour assurer la protection, non de la paix du monde, mais des intérêts supérieurs d’une économie mondialisée et financiarisée dont ils voudraient rester maîtres. Les relations diplomatiques ont cédé le pas aux petits arrangements entre grandes puissances dans les petits cercles des forums de discussion informelle entre dirigeants internationaux, sans statuts juridiques, les G5, G7, G9, G20… des groupes qui font la gloire des relations internationales aujourd’hui et qui, en traitant d’économie, mettent l’action politique au service de la finance à l’échelle de la planète.

La première moitié du XXème siècle avait connu deux guerres mondiales à l’issue desquelles deux slogans concepts visaient à écarter la perspective de conflits armés dont les peuples avaient pu mesurer l’abominable souffrance : « la der des ders » après la première, et « plus jamais ça » après la seconde.

La première s’était achevée sur une litanie de 16 traités de paix signés entre les belligérants du mois de mars 1918 à fin juillet 1923 et la création de la SDN (Société des Nations) qui était sensée régler les conflits par la négociation, mais qui, pour les Etats-Unis qui en étaient les promoteurs sans y adhérer immédiatement, était d’abord un traité de libre-échange permettant à l’industrie de son territoire épargné de s’emparer du marché d’une Europe dévastée. Le dépeçage des territoires des vaincus contenait aussi les germes revanchards des humiliés…

La seconde s’était achevée sur des capitulations et s’ouvrait alors une forme de partage du butin matérialisée entre autres par la partition de l’Allemagne en zones d’occupation préfigurant la séparation Est-Ouest. La création de l’ONU, dès janvier 1942 en unissant 26 pays pour combattre les forces de l’Axe, réplique de celle de la SDN une génération plus tôt était sensée en corriger les faiblesses ; la prééminence des cinq pays membres permanent du Conseil de Sécurité en fait une zone de neutralisation plus que d’engagement collectif pacificateur.

Jamais deux sans trois ?

La conférence de La Haye en 1899 n’avait pas empêché qu’on assassine Jaurès pour partir en guerre « la fleur au fusil » quinze ans plus tard… La SDN a eu beau afficher ses intentions pacifistes, elles n’ont pas pesé lourd face aux ambitions nazies et fascistes qui se déchaînent après la crise économique de 1929… L’ONU est désormais laissée pour compte quand le règlement des tensions internationales échappe à la diplomatie pour s’aiguiser dans des conflits régionaux où les grandes puissances s’affrontent par procuration en écoulant leur stock d’armement et en brandissant la menaces de sanctions économiques.

La hiérarchie établie entre les 15 membres du Conseil de sécurité (5 membres permanents et 10 élus pour un mandat de deux ans) ajouté à leur droit de veto institue la faiblesse du dispositif. Parallèlement, les lobbies militaro-industriels occupent plus surement les coulisses gouvernementales et les couloirs des parlements que les espaces publicitaires de tous nos médias. Supplantée par l’OTAN sous l’égide des USA, l’ONU est mise à l'écart faisant passer la belligérance avant la négociation diplomatique.

La paix n’a plus bonne presse quand les peuples acceptent la fatalité de la guerre, inévitable, inéluctable.

Pendant qu’aux Etats Unis Trump rêve toujours de débarrasser son pays d’une mainmise communiste… ( !!!?), le conflit russo-ukrainien n’oppose pas pour autant le « monde libre » au communisme, mais bien plutôt des intérêts économiques dans le même univers pour la maîtrise de ressources naturelles dont l’économie de marché ne sait que tirer profit financiers au détriment des peuples réduits à l’état de « chair à patrons1 » ou de « chair à canons ».

Dans les 25 dernières années, l’armée française a été engagée dans plus de 100 opérations extérieures.

1.       « Ressources humaines » dans sa dénomination politiquement correcte (cf. « Français en situation de sobriété subie » dans le discours de la ministre Agnès Pannier-Runacher, un concept plus glamour que « pauvreté », non ?)

 


 

Les crises

La crise sanitaire du Covid a soumis la planète à la traversée chaotique de plus de deux années. Révélatrice des insuffisances des protections des populations et des dérives paradoxales d’un productivisme forcené qui fait la force de la financiarisation des économies mondialisées et leur fragilité sur les mêmes ressorts.

La guerre russo-ukrainienne prenant le relai de la crise sanitaire apporte son lot de crises marquées par des pénuries perturbant la vie des gens… Tantôt l’huile fait défaut et les épiciers contingentent les ventes quand les rayons ne sont pas vides, tantôt c’est la moutarde qui va resurgir après des semaines d’absence derrière des étiquettes ukrainiennes ou polonaises et avec les révélations sur l’abandon de cette culture « pas assez rentable » en France face à la production canadienne…

A peine sortis des allées de la grande distribution voilà que la crise tarit les pompes de la station service… Gaz russe boycotté, réacteurs nucléaires à l’arrêt pour des réparations qui traînent, main d’œuvre des société pétrolières qui s’arrête de travailler au prétexte que les salaires qui stagnent se résistent pas aux vagues des hausses de prix, c’est désormais la crise énergétique ! Le prix des carburants flambe, les tarifs de l’électricité et du gaz explosent, pour refroidir la cocotte-minute qui s’échauffe dangereusement la macronie sort son arrosoir et fait pleuvoir quelques aides désormais réduites dans sa panoplie de « boucliers tarifaires »… Et plutôt que de s’attaquer au marché spéculatif qui fait monter les prix il accorde l’aumône aux croyants tout en assurant à la quête la recette maximale aux pétroliers, ou en asséchant la trésorerie d’EDF pour mieux servir ses actionnaires dans une procédure de nationalisation qui en préfigure le dépeçage…

Mais comme la mode est au « fait maison », il est glorieux d’être « auto-entrepreneur », recommandé d’épargner pour financer sa propre retraite, de mettre des panneaux solaires sur son balcon pour fabriquer son électricité… et du coup le citoyen se confine volontiers à la maison les jours d’élection en postant les photos de son chat sur Facebook.

Et qui dit crise, dit inquiétude ; gouverner par la peur n’est pas une nouveauté, les difficultés ne sont pas nécessairement les meilleures alliées des prises de conscience et des revendications… plus souvent déterminant des boucs émissaires que pointant les justes responsabilités des causeurs de crise.

Un peu de cosmétique ne nuit pas non plus pour circonvenir les plus faibles ; c’est ainsi que Madame Agnès Pannier Runacher a promu le nouveau concept de français « en situation de sobriété subie », euphémisme ou litote pour désigner plus gracieusement les pauvres dans une France où plus de 10% de la population est touchée et ou la pauvreté progresse sans cesse depuis plus d’une vingtaine d’années…

« Les crises nous rendent plus forts » dixit Bernard Arnault, patron de LVMH, en Avril 2021 ! Sa fortune a progressé de près de 15 milliards cette année pour atteindre 158 milliards de dollars (3ème fortune mondiale) ! La démesure est difficile à mesurer : ces 15 milliards de gain en 2022, c’est de l’ordre de 30 fois le budget du département de l’Allier, ça permettrait d’ajouter une bonne centaine d’appareil pour doubler la flotte des Rafales de Dassault qui équipent l’armée française… Et quand Darmanin achète 90 blindés pour le maintien de l’ordre, Bernard Arnault aurait pu en offrir plus de 20000 tout équipés ou doter chacune des communes de France de plus d’une douzaine de radars routiers…

Une image contenant carte

Description générée automatiquement

Vue de l'avion.

30 budgets annuels

100 rafales

23 000 « Centaure » de Soframe

36 000 fois 12 radars

 

Les carburants vont augmenter… On fait planer le risque de coupure d’électricité… Bientôt le prix des œufs va flamber et il risque d’en manquer, tout comme de la volaille (non-maîtrise de la grippe aviaire qui va faire disparaître nombre de petites exploitations…), etc. Les sujets d’inquiétude se suivent et se ressemblent, et nous verrons bientôt annoncer le versement de dividendes record chez Total, LVMH et autres champions de l’économie du racket du bien public.

Pensez-donc, où voulez-vous qu’ils trouvent les sous ? Combien de fois l’avez-vous entendu…

Il suffit de chercher où il y en a -et de plus en plus- du côté des rentiers et des spéculateurs qui accaparent une part de plus en plus importante des fruits du travail au détriment du bien public, des salaires et des retraites.

Ni envieux, ni jaloux, juste curieux pour info… et triste en pensant que chez nous, Restos du cœur, Secours Pop, téléthon et compagnie, ont encore un avenir radieux… et, au vu de la 3ème colonne, qu’ils seraient des produits d’exportation salutaires dans bien des coins du monde…

Nombre et évolution du nombre de millionnaires (source étude Crédit Suisse)

à l'échelle de pays

2017

2022

Évolution

USA

15 356 000

17 784 000

16%

Japon

2 693 000

3 821 000

42%

Royaume Uni

2 189 000

2 126 000

-3%

Allemagne

1 959 000

2 240 000

14%

Chine

1 953 000

2 748 000

41%

France

1 949 000

2 258 000

16%

Italie

1 288 000

1 451 000

13%

Australie

1 160 000

1 699 000

46%

Canada

1 078 000

1 453 000

35%

Corée du Sud

686 000

972 000

42%

Suisse

594 000

670 000

13%

Espagne

428 000

506 000

18%

Taïwan

381 000

501 000

31%

Belgique

340 000

405 000

19%

Suède

335 000

408 000

22%

Pays Bas

335 000

373 000

11%

Autriche

250 000

287 000

15%

Inde

245 000

372 000

52%

Brésil

164 000

296 000

81%

Russie

132 000

196 000

49%

Hon-Kong

119 000

138 000

16%

Mexique

84 000

88 000

5%

Argentine

30 000

68 000

127%

à l'échelle continentale

Afrique

121 000

210 000

73%

Asie Pacifique

6 069 000

8 552 000

41%

Chine

1 953 000

2 748 000

41%

Europe

10 763 000

12 115 000

13%

Inde

245 000

372 000

52%

Amérique Latine

460 000

706 000

54%

Amérique du Nord

16 440 000

19 245 000

17%

Monde

36 051 000

43 948 000

22%

 


 

Racisme, exclusion, stigmatisation…

Il y a de la violence dans l’air !

Suède, Lettonie, Pologne, Slovaquie, Hongrie, et désormais l’Italie écharpent l’Europe d’un bandeau vert de gris.

Les manipulations médiatiques de conflits religieux, de tensions sociales, de postures sociétales, les accommodements des politiques de consensus, les occasions ne manquent pas de remettre une pièce dans le juke-box pour faire dégouliner la petite musique de la haine du caniveau jusqu’à l’égout. Faisant écho au crédo de l’individualisme qui fait communauté quand le collectif devrait faire société, les différences vont faire obstacle à tout et enfermer chacun dans l’illusion de sa spécificité. La violence des bandes rivales qui se disputent le marché des camés des cités comme des beaux quartiers, des décervelés des clubs de supporters, des plateaux télé pitoyables de Bollouna-Hannoré… L’exacerbation des différences entre les « sans » dans des politiques de secours qui ressemblent plus à l’obole à la sortie de la messe sous l’Ancien Régime qu’à un geste d’éradication de la misère… c’est dans ce composteur que murit le terreau où les mauvaises graines de l’extrême droite vont germer.

A Priori, l’autre serait naturellement violent et dangereux, inférieur, inassimilable, et cette considération suffirait à s’en séparer en le repoussant pour se préserver et protéger son bien présumé menacé par celles et ceux que les guerres et la misère poussent loin de leur terre : c’est une évidence quand on voit hommes femmes et enfants qui survivent à la traversée de la Méditerranée. Un militaire français en OPEX doit bénéficier d’une prime annuelle de 35000 euros en moyenne… Les deux tiers des réfugiés sont poussés par la famine.

Les mêmes qui s’en prennent aux « gris » ou « noirs » d’aujourd’hui sont les dignes héritiers des massacreurs des guerres coloniales ; le peu de cervelle qui leur reste et l’usage qu’ils en font provoque la honte du pays dit « des droits de l’Homme » en singent les racistes pro armes de Trump, les polonais ou les russes qui ne jurent que par le blanc et sa religion. Faut-il que les consciences soient à ce point affaiblies pour être si perméables aux idéologies nauséabondes qui ont alimentées les pires désastres de l’humanité.

« La société se durcit, il faut l’intégrer »

Ce titre de La Montagne à propos de l’assassinat d’un agent du Trésor lors d’un contrôle fiscal pose le problème de la violence qui ne cesse de faire la Une avec des « faits divers » qui sont autant d’insulte à l’humanité. C’est un carnage dans une fusillade aux Etat-Unis -patrie des droits des armes-, le viol et l’assassinat d’une adolescente en France -patrie des droits de l’homme-, la noyade de plus de 3000 migrants par an en Méditerranée -mer berceau de l’humanité-… et c’est sans compter avec la raclée passée à l’arbitre à la sortie d’un terrain de jeu de campagne par quelques joueurs et « supporters » de foot mécontents -bien loin des pelouses pétrodollars du Quatar et du PSG réunis- ou des insultes qui fleurissent dans le caniveau des talk-show télévisés…

La montée de la violence n’est-elle que sa mise en lumière plus systématique dans une société de l’information où tout ce qui peuple le présent est déballé en vrac et en permanence sans jamais donner le temps de l’examen ou esquisser la moindre analyse ? Ou, sous des pressions multiples, la société est-elle entrain de « s’ensauvager » dans des attitudes de repli communautaire et des postures individualistes qui se manifestent quand on voit se développer parallèlement une culture de la victimisation, de la perte de responsabilité et du désengagement. Le statut de minorité en difficulté entraine assez naturellement, et en même temps, des réflexes défensifs et l’attente de l’assistanat.

C’est cette situation qui impose également le déploiement d’une stratégie de l’aide ou du secours qui, en s’institutionnalisant instrumentalise les valeurs de solidarité, de coopération et d’entraide qui s’écrivent dans le troisième terme de notre devise Républicaine.

Ce dernier ne vaut que lorsqu’il est indéfectiblement liée aux deux autres : liberté et égalité.

Or, les inégalités ne cessent de croître dans le monde, et la liberté n’est pas menacée qu’en Iran…

L’inégalité prend des formes diverses et on pense souvent à la « richesse » (une notion toute relative dès lors que sa mesure fait tourner la tête à l’arithmétique) ; mais elle se manifeste aussi en corollaire dans l’accès à l’éducation et à la culture, à la santé ou à l’information, etc. Ces inégalités, plus ou moins conscientisées entrainent leurs lots de frustrations, de mécontentements qui peuvent aller jusqu’à l’exaspération et déboucher sur l’action violente, manifestations ou pillages, pendant des jacqueries d’antan. Elles conduisent aussi à l’amertume et au découragement avec le sentiment d’une impuissance à vaincre la fatalité que souligne le titre de La Montagne : « … il faut l’intégrer ».

Dans un cas comme dans l’autre le creusement des inégalités et ses effets mortifères alimentent plus surement la démagogie racoleuse d’extrême droite dans ses délires de boucs-émissaires que l’engagement citoyen dans une démarche de reconquête des valeurs de la République.

Le monde n’est-il peuplé que de quelques rapaces et d’une infinie multitude de proies qui se feraient dévorer sous l’œil indifférent des gouvernements qui en out la charge ? Les Etats n’en sont pas les contempteurs insouciants, ils en sont aussi artisans et victimes consentantes.

Quand le pouvoir est l’enjeu, l’inégalité est violente par nature.

L’assujettissement des uns aux volontés des autres nécessite des moyens que la fortune procure. L’empire médiatique de Bolloré et la créature de Zemmour…

Lorsque dans les 40 dernières années les 10% des habitants de la planète les plus pauvres ont vu leurs revenus progresser de 75%, les 0,001% les plus riches ont vu leur fortune progresser de 250%, les 10% les plus riches possèdent à eux seuls 75 % de la richesse mondiale et les 1% les plus fortunés plus de 40%. Dans les dernières décennies, les pays sont devenus plus riches, mais les gouvernements sont devenus plus pauvres !... et la part de richesse créée avec la part de patrimoine existant s’est concentrée chez les plus riches, privant ainsi la quasi-totalité des populations d’un partage équitable et les Etats des ressources nécessaires à une action publique d’autant plus importante vis-à-vis des populations les plus fragiles.

Le modèle français de l’ère Macron en est la belle caricature quand, en même temps, ils avance la théorie fumeuse du ruissellement qui voudrait qu’en arrosant la tête on abreuve les pieds et qu’il sauve l’économie du pays avec 2116 aides publiques financières aux entreprises pour création, reprise, emploi-Formation, gestion financière et exonérations, développement commercial, export, innovation, écodéveloppement, investissements matériels, immatériels et immobiliers et/ou transmission… des aides globalement à hauteur de plus de 8% du PIB quand l’Etat en consacre de l’ordre de 6% à l’éducation...

Cette situation fait écho au comptoir de radio bistro : « mais où voulez-vous qu’ils prennent les sous, à force d’en donner aux chômeurs, aux étrangers qu’on soigne gratuitement, avec les fraudeurs à l’assurance maladie, au RSA, sans compter tous ceux qui vont aux restos du cœur le téléphone dernier cri à la main, ils s’en tirent bien mieux que celui qui travaille avec le SMIC, etc. »…

Et si on augmentait le SMIC ?

« Comment voulez-vous que les patrons puissent payer avec toutes les charges et les impôts par-dessus le marché, sans compter la hausse du carburant et de l’énergie… et ce n’est pas fini ! »

Si vous le dites !

Quand j’étais petit j’entendais parfois mon grand-père parler des « lèche-culs des bisiaux », victimes consentantes de leur exploitation, et qui pouvaient lui rétorquer quand il soulignait l’injustice de la situation de métayer :

« c’mment voudreu-tu que j’fassions si j’avions point d’patron !»

… Et qui, le dos courbé et la casquette à la main, livraient leur dû en beurre, volailles et services au régisseur à la St-Jean et à la St-Martin… Cultiver un héritage d’ancien régime ne préparait guère à la révolution.

N’a-t-on pas dans la société d’aujourd’hui les mêmes « victimes consentantes » dont le pouvoir se flatte ? autoentrepreneurs, intérimaires permanents, salariés détachés, amateurs de mobilité professionnelle qui, tous ont modifié profondément la relation de l’homme au travail au prétexte fallacieux de s’en sentir plus libre tout en brouillant la conscience de la relation exploiteur-exploité !

Aujourd’hui la guerre se fait à distance et avec les drones qui éloignent le tueur du tué…

Aujourd’hui le profit se fait aussi à distance et à la vitesse de la lumière sur les marchés boursiers de la spéculation financière, à la vitesse des scooters des livreurs de pizzas ou des vélos des collaborateurs d’Uber-Eats, et autres « plateformes » qui délègue à son intermédiaire la captation du micro-profit qui fera le gros… et d’autant mieux consentie par ses congénères (cf. Airbnb qui fait de chacun un hôtelier) qui vont, par le biais des « avis » d’usagers, substituer à l’expertise d’une évaluation  la subjectivité de leurs appréciations.

 

Conclusion momentanée et optimiste de ce bavardage dans les mots de Martin-Luther King :

« Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants, c’est l’indifférence des bons ».

 

 

vendredi 21 octobre 2022

La Paix à tout prix, la Paix n'a pas de prix.

 APPEL COMMUN

au 14ème RASSEMBLEMENT de ROCLES (Allier)
SAMEDI 12 NOVEMBRE 2022 à 10h00


Contre la guerre, contre toutes les guerres d’hier et d’aujourd’hui

Pour le vote de la loi de réhabilitation des 639 Fusillés pour l’exemple 14-18

D’élus : le Député Yannick Monnet, des Conseillers départementaux, des Maires et Conseillers municipaux ;
D'associations : l’Association Laïque des Amis de Pierre Brizon et des Monuments Pacifistes et Républicains de l’Allier, la Libre 
Pensée 03, la Ligue des Droits de l’Homme 03, la Ligue de l’Enseignement 03, l’Association Républicaine des Anciens Combattants, l’Association Nationale des Anciens Combattants et amis de la Résistance, l’Institut d’Histoire Sociale CGT du Bourbonnais, l’Association des Amis d’Ernest Montusès, le Mouvement de la Paix 03.

Depuis le 24 février 2022, la guerre sévit de nouveau au cœur de l’Europe.

Cette guerre oppose le régime des oligarques de Poutine à l’Otan, alliance offensive dirigée par le complexe militaroindustriel américain, les puissances européennes n’étant que des supplétifs tous alignés sur Washington. À ce jour se
poursuivent d’un côté l’aventure criminelle qu’est l’invasion de l’Ukraine et de l’autre l’engagement croissant du soutien de l’Otan avec un déversement incessant de dizaines de milliards de dollars et d’armes les plus sophistiquées en quantité illimitée par l’administration américaine et par tous les gouvernements européens dont celui de M. Macron, avec le risque à tout moment d’un dérapage incontrôlé ou d’une provocation de plus aux conséquences catastrophiques pour toute l’humanité, alors que Poutine vient de décréter la mobilisation partielle et menace d’utiliser l’arme nucléaire.

Cette guerre n’est pas la nôtre. C’est une guerre contre les peuples, contre le peuple ukrainien comme le peuple russe, contre tous les peuples européens comme ceux du monde entier, c’est une guerre des puissances pour se disputer le pillage des ressources et le maintien de leur système d’exploitation. Au nom de « l’économie de guerre », c’est partout, dans tous les pays, l’inflation, la hausse des prix, la paupérisation de centaines de millions d’êtres humains. C’est une
guerre contre les peuples « qu’on ruine et qu’on tue » comme le proclamait, déjà en 1916, le Manifeste de Kienthal dont Pierre Brizon fut le rédacteur. En 1914, Karl Liebknecht, député de la minorité socialiste allemande contre la guerre
refusait de voter les crédits de guerre en affirmant « l’ennemi est dans notre propre pays ». En juin 1916, Pierre Brizon, avec 2 autres députés socialistes, refusait de voter les crédits de guerre en affirmant, comme il le dira encore en 1919 « Non, non, ne fêtons pas la ‘victoire’... La victoire, c’est la guerre. Et la guerre c’est la Mort [...] On ne fête pas la mort de millions d’hommes ... Il n’y aurait de victoire que si la guerre était morte à jamais. [...] Mais la guerre ne sera écrasée pour toujours que par le triomphe des peuples sur leurs gouvernements de proie, de privilège et de réaction. [...] À bas la guerre ! » !


LA GUERRE ACTUELLE EST DEVENUE DE FAIT UNE GUERRE MONDIALE.

Nous vous appelons à vous regrouper les plus nombreux possibles dans l’Allier, samedi 12 
novembre 2022 à 10h00, contre la guerre, contre toutes les guerres d’hier et d’aujourd’hui, lors du 14ème Rassemblement de Rocles devant le monument aux morts pacifiste de Rocles où
le buste d’un enfant proclame «APPRENONS À SUPPRIMER LA GUERRE ».

À BAS LA GUERRE ! PLUS UN SOU POUR LES BUDGETS DE GUERRE ! NON AUX APPELS À « L’UNION SACRÉE », AUX « SACRIFICES » EXIGÉS PAR L’ÉCONOMIE DE GUERRE !

NI POUTINE NI OTAN ! CESSEZ LE FEU IMMÉDIAT !

Dans ce 14ème Rassemblement de Rocles, nous nous adresserons aussi aux Sénateurs pour qu’ils votent, à leur tour comme l’ont fait les Députés en janvier 2022, la loi de réhabilitation de tous les Fusillés pour
l’exemple de 1914-1918.